Ne retirez pas le Christ de la ressemblance avec le Christ.

La chose la plus fondamentale que nous puissions dire au sujet de la formation de disciples en mission est qu’elle doit se fonder carrément sur le fondateur de la foi chrétienne – Jésus le Messie. Et bien que cela puisse paraître évident, on peut facilement s’excuser de ne pas être capable de reconnaître quoi que ce soit s’approchant de Jésus chez certaines des personnes qui se réclament de son nom. Cette discontinuité entre Jésus et la religion qui se réclame de lui, ce que Jacques Ellul appelle la « subversion du christianisme », a amené d’innombrables personnes à dire avec l’humoriste politique Bill Maher : « Je ne connais personne qui ressemble moins à Jésus que la plupart des chrétiens ». Cela a également incité les chercheurs David Kinnaman et Gabe Lyons à écrire un livre intitulé UnChristian, qui se fonde sur ce que la plupart des jeunes non chrétiens de la vingtaine ont dit des soi-disant chrétiens.

Connaître Jésus pour connaître Dieu

Jésus est la clé, non seulement parce que le discipulat chrétien consiste à devenir plus semblable à Jésus, mais aussi parce que c’est seulement en Jésus et par Jésus que nous pouvons avoir une compréhension correcte, véritablement christique, de Dieu. En d’autres termes, Jésus a le droit de définir la vie, la vie de disciple, la théologie et tout le reste. Non seulement il est le médiateur entre Dieu et l’humanité (1 Timothée 2: 5), mais il est le prisme à travers lequel nous pouvons et devons comprendre Dieu (Colossiens 1: 9-21, Hébreux 1: 1-3). Albert Nolan, spécialiste du Nouveau Testament, a tout à fait raison lorsqu’il affirme :

Par ses paroles et ses pratiques, Jésus a lui-même changé le contenu du mot « Dieu ». Si nous ne lui permettons pas de changer notre image de Dieu, nous ne pourrons pas dire qu’il est notre Seigneur et notre Dieu. Le choisir comme notre Dieu, c’est faire de lui la source de nos informations sur la divinité et refuser de lui superposer nos propres idées de la divinité.

C’est le sens de l’affirmation traditionnelle selon laquelle Jésus est la Parole de Dieu. Jésus nous révèle Dieu ; Dieu ne nous révèle pas Jésus …. Nous ne pouvons rien déduire de Jésus à partir de ce que nous pensons savoir de Dieu ; nous devons tout déduire de Dieu à partir de ce que nous savons de Jésus. …. Dire que Jésus est divin ne change pas notre compréhension de Jésus ; cela change notre compréhension de la divinité.

Retrouver la centralité de Jésus nous aidera à éviter l’éternelle erreur de superposer à la vie et à la personnalité de Jésus nos idées préconçues sur ce que Dieu est censé être. C’est ce qu’affirme N. T. Wright lorsqu’il dit :

Ma proposition n’est pas que nous sachions ce que le mot « dieu » signifie, et que nous parvenions d’une manière ou d’une autre à y faire entrer Jésus. Je propose plutôt que nous réfléchissions historiquement à un jeune Juif, animé d’une vocation désespérément risquée, voire apparemment folle, qui entre à Jérusalem en larmes, dénonce le Temple et meurt sur une croix romaine, et que nous permettions en quelque sorte à notre sens du mot « dieu » de se recentrer sur ce point.

Jésus est, et doit être, le point de référence central pour le chrétien, car Dieu ressemble à Jésus et Jésus fait ce que Dieu veut faire ! (Voir Jean 10: 38, 12: 49-50.) Nous aimons la merveilleuse description de Greg Boyd à ce sujet :

Jésus a passé son ministère à libérer les gens du mal et de la misère. C’est ce que Dieu cherche à faire. Jésus combat les forces spirituelles qui oppriment les gens et résistent aux bons desseins de Dieu. C’est ce que Dieu fait. Jésus a aimé les gens que les autres rejetaient – même ceux qui le rejetaient, lui. C’est ainsi que Dieu aime. Jésus n’avait que de la compassion pour les personnes affligées par le péché, la maladie et la tragédie. C’est ainsi que Dieu ressent. Et Jésus est mort sur la croix du Calvaire, souffrant à la place de l’humanité pécheresse, vainquant le péché et le diable, parce qu’il aime passionnément les gens et veut les réconcilier avec Dieu. C’est ainsi que Dieu sauve.

Il est vrai que Jésus est comme Dieu, mais la plus grande vérité, celle qui est plus proche de la révélation de Dieu que Jésus apporte, est que Dieu est comme Jésus ! Comme l’a fait remarquer Michael Ramsey, l’ancien archevêque anglican, « Dieu est semblable au Christ et il n’y a en lui aucune antichristalité. » Ou comme le dit Jésus lorsqu’on lui demande de montrer ses lettres de créance :  » Quiconque m’a vu a vu le Père « . Comment pouvez-vous dire : « Montre-nous le Père » ? » et « Moi et le Père sommes un » (Jean 14: 9 ; 10: 30).

Réinitialiser l’orientation de notre vie de disciple

Centrer notre vie de disciple sur Jésus nous oblige à prendre au sérieux les implications de le suivre, de devenir comme lui … comme Dieu. L’agenda spirituel du discipulat est ainsi fixé : Jésus est notre principal modèle, enseignant, guide, sauveur et Seigneur. Il est la norme à laquelle nous évaluons la vie de disciple et la spiritualité. Et nous devons devenir des versions vivantes de lui – des petits Jésus.

Ainsi, si nous voulons savoir comment est Dieu, nous ne devons pas chercher plus loin que la personne de Jésus-Christ.

-Alan et Debra Hirsch sont passionnés par la vie missionnaire et ont écrit plusieurs livres, dont Untamed et The Forgotten Ways. Copyright 2010 par Baker Books ; utilisé avec permission.

Note : Cet article est extrait de Untamed.